Abstract
Afin de mieux saisir ce qui caractérise le succès ou l'échec d'une recommandation d'aide technique, un groupe d'ergothérapeutes du Québec s'est intéressé à un outil clinique américain intitulé «Assistive technology device predisposition assessment» basé sur le modèle «Matching Person and Technology» conçu par Scherer en 1994. Son modèle met en évidence plus d'une quarantaine de facteurs pouvant influencer l'utilisation (ou la non utilisation) des aides techniques. Afin de vérifier l'adéquation de cet outil au Québec, il a été analysé par une dizaine d'ergothérapeutes francophones. Ils ont eu à reconstituer par écrit, chacun deux interventions cliniques, la première conduisant à une utilisation satisfaisante d'une aide technique ayant fait l'objet d'une recommandation et la deuxième, ayant abouti à une non utilisation. Les ergothérapeutes concluent que l'outil américain permet de bien cibler les facteurs d'influence entourant l'attribution des aides techniques, moyennant l'ajout de sept autres éléments spécifiques. Cet article présente, sous forme de cas d'illustration, quatre interventions cliniques qui mettent en évidence l'importance de tenir compte d'autres éléments que ceux proposés par l'outil. Enfin, à partir des résultats de l'étude, deux propositions sont formulées en regard de la pratique clinique et de la recherche future au niveau de l'utilisation des aides techniques.