Abstract
La violence de la crise climatique ayant frappé la Tunisie à l'automne 1969 vérifie l'hypothèse d'après laquelle ces phénomènes, si exceptionnels soient-ils, contribueraient largement à expliquer la « désertification » apparemment accrue de certaines régions maghrébines, autrefois exploitées activement par l'homme. Le déchaînement sans frein des processus d'érosion, dont nous sommes les spectateurs en de telles circonstances, a été rendu possible par une longue dégradation anthropique du milieu naturel. C'est une véritable catastrophe qui a frappé les régions centrales et méridionales de la Tunisie. Des précipitations totalisant de 600 à plus de 900 mm se sont abattues en plusieurs séries orageuses, de la fin septembre à la fin octobre 1969, sur les reliefs péri-et sub-sahéliens en particulier. Elles ont déclenché des processus d'érosion et de colmatage d'une puissance telle qu'on peut parler de véritables transformations morphologiques et hydrologiques superficielles : ouverture et recalibrage de vallées, creusement de ravins de piémont, épandages et colmatages affectant des milliers d'hectares, extension ou apparition de nappes durables dans diverses dépressions, phénomènes d'éolisation intensive...