Abstract
Cette étude du chant des Bruants zizi porte sur la structure, la dimension et la répartition géographique du répertoire spécifique. 1. Un chant est constitué par la répétition monotone d'un même motif. 2. Les différents types de motifs qui composent le répertoire de l'espèce peuvent être classés en catégories à partir de critères d'identité ou de ressemblance des formes obtenues par l'analyse réalisée au sonagraph. Dans sa majorité le répertoire de l'espèce est constitué par des types stables avec discontinuité entre eux. 3. Notre échantillon nous a permis d'estimer la dimension du répertoire de l'espèce à environ 80 types. 4. Le répertoire individuel est généralement constitué par 3 types de chants, mais ce nombre peut varier de 1 à 6. 5. Un répertoire individuel de grande dimension ne constitue pas pour son propriétaire un moyen sûr pour posséder des chants en commun avec d'autres individus d'une même localité. On constate en effet que des individus qui possèdent un répértoire moins riche en types partagent cependant des chants avec un grand nombre d'autres individus. 6. Les motifs sont constitués à partir "d'unités discrètes", les invariants dont les combinaisons créent une grande diversité de types. Ces "unités" sont réparties aléatoirement entre les répertoires individuels. Cette absence de spécialisation confère à chacun des potentialités qui rendent certainement plus aisée la reconnaissance spécifique, puisque chaque individu possède ainsi une gamme étendue des invariants de l'espèce. 7. L'existence de chants interspécifiques entre Bruants jaunes et Bruants zizi spatialement voisins semble être le résultat d'une "erreur" d'apprentissage, même si secondairement cette "convergence" peut se révéler un facteur de compétition avec des individus de passage. 8. On constate qu'à travers les différents types de chants, les variabilités relatives respectives des fréquences hautes ou basses (Δ f/F moyenne) sont constantes. La perception des variations de fréquences étant de type différentiel chez les oiseaux, cette relation est la preuve indirecte qu'un contrôle des vocalisations existe, soit chez l'adulte soit chez le jeune lors de l'établissement de son répertoire. 9. Une relation lie la durée des différents types de motifs et celle des silences qui y sont respectivement attachés. Il en résulte que la gamme des rythmes possibles chez cette espèce se trouve ainsi réduite. La tradition orale qui véhicule les modèles spécifiques joue donc un rôle important dans le déterminisme des rythmes spécifiques en "fixant" la plasticité structurelle. 10. Au vu des échantillons recueillis, les différences géographiques et locales dans la répartition du répertoire spécifique ne sont pas suffisantes pour permettre de parler de dialectes ou de variations géographiques. Cette absence de spécialisation pourrait avoir pour fonction d'assurer une bonne reconnaissance spécifique à partir d'un répertoire local large et varié. Au contraire une spécialisation locale trop grande (dialecte) diminuerait le nombre des modèles spécifiques et engendrerait des ambiguités chez certains bruants zizi pour différencier les chants spécifiques de ceux de certains bruants jaune. 11. Dans une localité les distances qui séparent les individus possédant des chants identiques sont généralement supérieures à celles qui séparent les individus qui possèdent des chants différents. Ceci constitue peut être le signe révélateur d'une compétition plus grande entre les individus qui ont des points communs à leur répertoire. Cette étude du chant des Bruants zizi porte sur la structure, la dimension et la répartition géographique du répertoire spécifique. 1. Un chant est constitué par la répétition monotone d'un même motif. 2. Les différents types de motifs qui composent le répertoire de l'espèce peuvent être classés en catégories à partir de critères d'identité ou de ressemblance des formes obtenues par l'analyse réalisée au sonagraph. Dans sa majorité le répertoire de l'espèce est constitué par des types stables avec discontinuité entre eux. 3. Notre échantillon nous a permis d'estimer la dimension du répertoire de l'espèce à environ 80 types. 4. Le répertoire individuel est généralement constitué par 3 types de chants, mais ce nombre peut varier de 1 à 6. 5. Un répertoire individuel de grande dimension ne constitue pas pour son propriétaire un moyen sûr pour posséder des chants en commun avec d'autres individus d'une même localité. On constate en effet que des individus qui possèdent un répértoire moins riche en types partagent cependant des chants avec un grand nombre d'autres individus. 6. Les motifs sont constitués à partir "d'unités discrètes", les invariants dont les combinaisons créent une grande diversité de types. Ces "unités"...