Abstract
« Les statistiques données par le ministère de l'Intérieur indiquent que 18 millions de Français entre 1880 et 1980 sont des descendants d'immigrants à la première, deuxième ou troisième génération. Plus du tiers de la population française actuelle est donc d'origine non française ». Si l'on ajoute les étrangers vivant aujourd'hui en France (3,5 à 4 millions de personnes), c'est environ 40 % des habitants de ce pays dont l'histoire ne peut être confondue avec celle de la nation française. Avec les États-Unis et le Canada, la France est le pays industrialisé dont la population doit le plus à l'immigration. Mais aussi surprenant que cela puisse paraître dans un pays où la recherche historique tient la place que l'on sait, le sujet n'a guère intéressé les historiens jusqu'à ces dernières années. Il suffit pour s'en convaincre de consulter le ficher central des thèses, les bibliographies annuelles de l'histoire de France ou les tables décennales des grandes revues d'histoire contemporaine. Les nombreuses « Histoire de France » parues récemment et les manuels scolaires des écoles primaires et secondaires n'accordent pratiquement aucune place à ce thème.

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