Répartition, écologie et conservation de l'Arum mange-mouches (Helicodiceros muscivorus (L. fil.) Engler (Araceae) en Corse

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Abstract
Helicodiceros muscivorus (L. fil.) Engler était assez mal connu et n'avait fait l'objet d'aucune étude de synthèse: seules des notes floristiques signalaient sa présence, çà et là, dans l'archipel tyrrhénien. L'Arum mange-mouches est endémique de Corse, de Sardaigne, des Baléares et de quelques îlots voisins. En Corse, cette espèce protégée compte une trentaine de stations dont les effectifs varient de quelques individus à plusieurs centaines de pieds. Cette espèce a une grande amplitude écologique et se développe depuis le littoral jusque dans les vallées froides de l'intérieur des terres (700 m d'altitude). Elle est indifférente au substrat (apports organiques, embruns salés, granites, calcaire, etc.). Helicodiceros muscivorus est hermaphrodite, protogyne à fécondation croisée obligatoire. Les individus des populations littorales sont les plus grands et leur taux de floraison est supérieur à celui des populations de l'intérieur des terres. Le littoral correspond vraisemblablement à l'optimum écologique de cette espèce: les stations y sont les plus nombreuses et les plus fournies. En revanche, ce sont les stations les plus soumises à la destruction humaine, certaines sont en danger: les stations des îlots résistent mieux à l'homme que celles du littoral de la grande île mais sont parfois menacées par les goélands. Les populations de l'intérieur des terres, qui fructifient peu chaque année mais le font de façon régulière, ne sont pas menacées. Si on se réfère au nombre total de stations connues en Corse et en Sardaigne, H. muscivorus apparaît comme assez rare et localisé. Certaines populations sont menacées d'autres non et cela, quelle que soit leur taille. Aux Baléares, les plantes, morphologiquement un peu différentes, ne seraient pas particulièrement menacées.

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