Chez les Occidentaux, les richesses naturelles de l'Asie du Sud-Est, particulièrement celles de sa flore, ont suscité très tôt convoitise économique et intérêt scientifique ; la constatation qu'y existaient aussi des cultigènes propres à cette partie du monde a conduit à penser que cette Asie du Sud-Est avait été le théâtre de très anciennes domestications, si anciennes que, pour certains auteurs tel Carl O. Sauer, elle aurait pu être un ou le berceau cultural initial. Cette opinion fut rarement contestée faute de preuves suffisantes mais, aujourd'hui, archéologie et ethnobiologie viennent en appuyer le bien-fondé. Reste à savoir si certaines plantes alimentaires de base y furent d'abord domestiquées : les plantes à tubercules, par exemple, auraient pu précéder les céréales — dont le riz — en matière de domestication. Ce n'est pas certain et il se pourrait bien que l'histoire de la domestication végétale dans cette partie du monde ait été aussi diverse que l'est son écologie.