Abstract
L'importance du peuplement des Hautes Terres centrales de Madagascar a toujours surpris l'observateur. Pourquoi, dans une île sous-peuplée, ce rassemblement humain sur des terres réputées pauvres, quand tant de régions plus riches, dont certaines ne sont guère éloignées, attendent encore des défricheurs ? Les justifications classiques, par une position de refuge ou une plus grande salubrité du climat (qui n'est pas toujours évidente) n'ont jamais pleinement satisfait, et on a, de longue date, souligné la remarquable capacité d'organisation de l'espace dont ont fait preuve Merina et Betsileo, qui purent ainsi capitaliser leurs excédents de population : la mise en valeur des plaines de Tananarive avant l'époque coloniale en est la marque la plus frappante. Triomphe de l'organisation sur une nature hostile ? L'explication semble un peu facile. En fait, les Hautes Terres centrales, sans pittoresque tropical, ne sont pas des terres pauvres, et les fortes densités qu'elles portent nous ont semblé, en définitive, raisonnables.

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