Abstract
Résumé. — La régression endoréique messinienne en Méditerranée est d'origine eustatique. Le niveau de base s'est effondré jusqu'au plancher des plaines abyssales. L'épisode d'assèchement qui a engendré le dépôt des évaporites a découvert un bassin profond préexistant. Cette confirmation de l'hypothèse « dessiccated deep-basin model » résulte de l'étude des marges continentales ainsi que des longues (plusieurs centaines de kilomètres) et profondes (plusieurs centaines de mètres) incisions des cratons européen et africain opérées par le Rhône et le Nil entre le Tortonien et le Tabianien. Pendant toute la période suivante des ingressions marines filiformes (rias pliocenes) se sont substituées à ces vallées. On démontre que l'interprétation mobiliste de ce phénomène ne peut pas être retenue. La relation de cause à effet, traditionnellement admise, entre l'orogenèse fini-miocène et le creusement contemporain des vallées devient caduque dès lors que celui-ci a précédé celle-là. La reprise d'érosion enregistrée dans l'ensemble du domaine méditerranéen est une conséquence de la régression eustatique messinienne. Ce renversement d'optique entraîne de multiples révisions : il rend inconcevable l'élaboration d'une « surface d'érosion pontienne » dans un tel contexte de surcreusement ; il implique qu'en dehors des secteurs orogéniques, la plupart des organismes inadaptés à la structure et réputés antécédents sont en fait surimposés ; il implique également que les chevauchements qui ont affecté la marge continentale messinienne ont progressé sur une topographie de ravinement et qu'ils ont subi une évolution morphotectonique déterminante. On envisage enfin, dans cette nouvelle perspective, une relation tectonophysique entre les accidents tangentiels rhodaniens du domaine provençal (et subalpin provençal) et l'émersion synchrone du bassin océanique téthysien.

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