Décisions, actions et jeux. Le cas des grands travaux parisiens
- 1 January 1994
- journal article
- research article
- Published by PERSEE Program in Villes en Parallèle
- Vol. 20 (1) , 262-285
- https://doi.org/10.3406/vilpa.1994.1184
Abstract
Cette contribution s'attache principalement au lancement des grands travaux du premier septennat de François Mitterrand, de juillet 1981 à mars 1982. Elle a pour objectif de répondre à deux questions. La première résulte d'un étonnement : comment a-t-on pu lancer, en un peu plus de six mois, des opérations aussi complexes ? Quelles sont les conditions qui ont rendu possibles la rapidité et l'efficacité des décisions ? La deuxième question suspend une évidence : qu'est-ce que les grands travaux ? La réponse ne va pas de soi et l'interrogation sur l'identité des grands travaux conduit à préciser, dans l'introduction, les conditions d'une appréhension sociologique de ce type singulier d'action publique. Il apparaît que les deux questions ont une seule et même réponse. Ce qui donne naissance à l'ensemble "grands travaux", en forme l'identité et explique la rapidité de leur conception et mise en œuvre, c'est la façon dont un «paquet» disparate de décisions à prendre et d'idées à poursuivre ou à abandonner, a été «emporté» dans une même logique d'action, et a pu faire l'objet d'échanges entre l'État et la Ville de Paris. Une première partie montre comment les choix relatifs aux grands travaux ont été pris dans une dynamique singulière dont la compréhension nécessite la distinction entre logique de la décision et logique de l'action. Une seconde partie s'inspire librement de la théorie des jeux pour analyser la structure des échanges entre la capitale et la présidence de la République qui a facilité la conception et la réalisation de ces grands travaux.Keywords
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