Abstract
La mesure de diverses fonctions d'excitation obtenues par 10,11B sur des cibles de thorium et d'uranium, a été entreprise dans le but de tester le mécanisme du noyau composé dans les interactions par ions lourds et l'influence du moment angulaire sur la compétition fission-évaporation. Le traitement numérique des prédictions théoriques a nécessité, pour les sections efficaces d'interaction, l'utilisation d'un programme de modèle optique pour les particules légères, et de potentiel parabolique pour les particules plus lourdes, et un traitement semi-analytique pour les chaînes de désexcitation. Pour les cibles aussi lourdes que le Th et l'U, les résultats dépendent fortement des barrières de fission et des valeurs des paramètres de densité de niveau du noyau excité non déformé (an) et au point-selle (af). D'autre part, il est apparu que le rapport af/an devait être pris beaucoup plus voisin de 1 que pour des cibles plus légères (Bi). Enfin, une valeur an = A/15 traduit bien les résultats expérimentaux. Le calcul numérique de la valeur de l'énergie moyenne emportée par neutron < εn > a montré par ailleurs que pour les projectiles utilisés, les forts moments angulaires ne conduisent pas de façon significative aux réactions de spallation. On attribue ce phénomène à deux raisons essentielles : fission et réactions de transfert qui sont des processus nettement favorisés par les forts moments angulaires. Enfin, ces réactions permettant d'obtenir des noyaux composés très excités conduisent à des produits de spallation très déficients en neutrons ; nous avons pu ainsi mettre en évidence l'embranchement C. E. dans la désintégration de 242Bk et 236Am