La nature des procés dits «Analogiques»

Abstract
L'opposition mot-base: dérivé permet de dégager, chez ce dernier, le morphème de dérivation. P. e. fille: fill-ette (suffixe), fait: mé-fait (préfixe). Le morphème n'est pas toujours simple, il consiste parfois en deux ou plusieurs parties. Ainsi le diminutif allemand Bäum-chen est caractérisé, par rapport à Baum, non seulement par le suffixe (diminutif) -chen, mais encore par l'inflexion («umlaut») du vocalisme radical. Le morphème de dérivation y est donc bipartite et il se pose la question du rapport mutuel du suffixe -chen et du changement vocalique. Notons entre parenthèses qu'au point de vue de la langue moderne l'umlaut n'a pas un caractère phonétique, mais purement morphologique. Or ce rapport découle de l'étendue de l'emploi des deux morphèmes partiels. L'umlaut n'est propre qu'à une partie seulement de dérivés en -chen puisqu'il ne saurait apparaître qu'en cas de vocalisme radical postérieur (a, o, u, au). Si le suffixe -chen implique l'umlaut radical, l'inverse n'est pas vrai : l'umlaut de Bäum-n'entraîne pas nécessairement le suffixe -chen puisqu'il est aussi propre à Bäum-e ou à Bäum-lein. On se trouve ici en présence d'un rapport. appelé par M. Hjelmslev détermination, (Les fondements de la théorie linguistique, compte rendu de M. Martinet dans BSL XLII, p. 25). Au point de vue hiérarchique l'umlaut se trouve donc subordonné à la suffixation. Dans le procès morphologique en question c'est l'application du suffixe -chen laquelle est fondamentale, le changement vocalique y est ajouté après coup. Voici le schéma illustrant ce rapport: Baum > *Baum-chen > Bäum-chen.

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