Abstract
II est possible de distinguer les unités laminées de la vallée moyenne du Saint-Laurent par des critères intrinsèques. Les Varves de Deschaillons, antérieures aux Sédiments de Saint-Pierre, comportent des bioturbations à la base de l'unité. Verticalement, la texture du lit d'été devient plus fine et le rapport d'épaisseur entre le lit d'été (E) et celui d'hiver (H) diminue (3,8 à 0,7). La concentration pollinique diminue rapidement vers le sommet et le contenu indique un faible pourcentage de grains de pollen d'arbres thermophiles (1 à 3 %). Les Varves de Deschaillons représentent un épisode glacio-lacustre de type distal d'une durée de plus de 3800 ans. Les rythmites postérieures aux Sédiments de Saint-Pierre sont appelées Rythmites du Saint-Maurice. Les lits grossiers (silteux) contiennent des traces d'organismes benthiques. La taille des couplets augmente vers le sommet de l'unité (1 à 20 cm), mais le rapport E/H reste relativement constant (1,1 à 1,6). Les rythmites ont un contenu pollinique riche, avec un pourcentage moyen de grains de pollen d'arbres thermophiles (5 à 7 %). Elles représentent une sédimentation lacustre d'une durée estimée à 1000 ans. Le lac, appelé Lac de La Vérendrye, était très distal, à alimentation multiple et à stratification thermique durant la période d'apport sédimentaire. Les rythmites de Leclercville sont formées de couplets annuels, centimétriques. Les traces de mobilité d'organismes benthiques témoignent de l'oxygénation du fond du bassin et du brassage de la colonne d'eau en période estivale. Les rythmites de Leclercville représentent une sédimentation lacustre de courte durée, au moins 300 ans, dans un plan d'eau calme, très distal. Elles sont antérieures au Till de Gentilly, mais leur position stratigraphique reste à préciser.