Si la violence existe, discours du violent

Abstract
S'il est un trait caractéristique de notre époque, c'est qu'on dénonce toujours la violence sans réellement la définir et qu'on met sous ce terme des phénomènes pour le moins hétérogènes. Il en ressort que la violence est le mal social, qu'elle est transgression non seulement de lois écrites mais encore de normes profondes d'une socialite considérée comme valeur positive, du consensus social, tabou dans nos sociétés démocratiques. Faute d'une définition préalable, qui se devrait d'être exhaustive, du bien et du mal, la définition de la violence, son étude scientifique restent impossibles. Ce qui, en revanche, est objectivable et étudiable, c'est la prolifération de la violence, le volume croissant du discours sur elle, de sa dénonciation. Les auteurs, à propos d'une situation de violence collective, mettent en évidence l'utilisation par l'Etat de l'étiquette violence comme arme idéologique et, dans le public, des attitudes qui vont de l'incompréhension radicale à une certaine compréhension en passant par la victimisation du violent et la fascination par la violence. Toutes ces attitudes sont ambivalentes. La valorisation de la violence existe mais, refoulée, elle n'apparaît qu'indirectement.

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