Abstract
Cet article propose une séquence de déglaciation pour une région située à l'est du lac Témiscamingue. La séquence est basée sur la cartographie des sédiments superficiels, sur de nombreuses marques d'écoulement glaciaire et sur des âges radiocarbones. Le tracé de la moraine d'Harricana se prolonge sur une longueur additionnelle de 125 km. L'extrémité sud de la moraine, au lac Témiscamingue, se rattache à la moraine du lac McConnell du côté ontarien, et il est probable que les deux fassent partie du même ensemble morainique. Plus de 400 mesures d'altitude prises sur des limites de délavage marquant le niveau maximal glaciolacustre et sur des hauts points de la plaine argileuse (varves) indiquent qu'une profondeur d'eau de l'ordre de 50 m est requise pour la sédimentation des varves dans cette région. La zone intermédiaire comprend les surfaces ennoyées par les eaux proglaciaires, mais d'une profondeur de moins de 50 m. La valeur de Mysis relicta comme indicateur biologique de l'aire d'extension paléolacustre maximale est mise en doute. Parce que la survie de Mysis est intimement liée à des conditions spécifiques de température et de profondeur d'eau, on suppose que l'organisme ait pu être éliminé de certains bassins lacustres par suite de variations paléoclimatiques entraînant une hausse de la température de l'eau et une baisse du niveau des lacs. Il est probable que la retenue des eaux du lac Barlow, au moins au début de la déglaciation, soit due à la présence de glace provenant du glacier du Nouveau-Québec se prolongeant vers le sud-ouest et barrant l'auge du lac Témiscamingue et de la rivière des Outaouais, au sud de la moraine du lac McConnell.