Abstract
Plusieurs signes permettent de penser qu'aujourd'hui les Français valorisent les univers sociaux de petite dimension. La dé-syndicalisation, une certaine dépolitisation à l'école et, en sens inverse, une croissance sans précédent de la création d'associations destinées à gérer des pans entiers de la vie sociale, participent certainement à ce mouvement. De même on observe que la famille fait preuve d'une extraordinaire vitalité ; non seulement les individus (jeunes ou vieux) continuent de valoriser l'univers familial, mais ils semblent s'y réfugier de plus en plus. La croyance en un progrès technologique toujours plus intense soutenant une économie de croissance a fait long feu. Aujourd'hui, les individus se replient davantage sur des groupes, des lieux, des organisations qu'ils peuvent mieux maîtriser parce que moins énormes. La société devient plus diverse à mesure que les besoins d'autonomie, d'expression de soi et de sa différence croissent mais aussi plus complexe puisqu'il n'est plus possible d'identifier un individu par son appartenance à un macro-groupe. Les conséquences de ce phénomène sont multiples. Par exemple, le développement des associations a permis dans les villes de tisser de nouveaux réseaux notabiliaires d'où sont issus et sur lesquels s'appuient beaucoup des nouveaux députés élus en juin 1981. Sur le plan économique, on assiste à l'émergence de nouvelles consommations, plus «personnalisées» que les précédentes ou devant évoquer une certaine idée de la convivialité ou de la rusticité. On peut aussi remarquer que le développement de l'économie informelle est tout à fait lié à ce mouvement de repli sur le micro-social qui implique un développement des réseaux de relations indispensables à sa mise en œuvre et mieux adaptés aux nouveaux besoins d'autonomie, de différence ou de sociabilité immédiate.

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