Abstract
Si l'on examine des manuscrits de l'époque de Charlemagne écrits en minuscule Caroline, mais originaires de différents scriptoria et de différentes parties de l'Empire, leur écriture présente presque toujours une image harmonieuse ; mais par la composition de l'alphabet, y compris celle des ligatures, et par leur stylisation, ils témoignent au contraire d'une divergence et d'une variabilité surprenantes. Partant de cette constatation, l'auteur montre que l'origine de cette écriture multiforme, qui ne parvint qu'une génération plus tard — relativement pour une grande partie — à une plus grande unité, ne peut être expliquée ni par l'introduction officielle ou la diffusion d'une création spontanée, ni par l'imitation volontaire. La minuscule Caroline est née organiquement de la cursive et de la semi-cursive et s'est formée sous l'action de forces convergentes : l'isolement des différents éléments de l'écriture, la recherche de la clarté et la disposition naturelle pour la calligraphie.

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