La houe, la maison, l'urne et le maître d'école. Les élections en Tanzanie 1965-1970
- 1 January 1975
- journal article
- research article
- Published by PERSEE Program in Revue française de science politique
- Vol. 25 (4) , 677-716
- https://doi.org/10.3406/rfsp.1975.393626
Abstract
LA HOUE, LA MAISON, L'URNE ET LE MAITRE D'ÉCOLE, LES ÉLECTIONS EN TANZANIE, 1965-1970, par DENIS MARTIN Quel est l'intérêt pour les gouvernants d'organiser périodiquement des élections dans un système politique dominé par un parti unique ? L'étude de l'exemple tanzanien permettra peut-être de répondre à cette question. Les mécanismes électoraux tels qu'ils ont fonctionné en 1965 et 1970 sont ici décrits en détail, puis sont présentées les principales interprétations du phénomène proposées par les tanzanologues. Elles tendent à saisir les élections comme un moyen d'affermir les bases du pouvoir de la petite bourgeoisie en jouant le rôle d'un anesthésique sur la majorité de la population. Il convient alors de chercher à comprendre comment elles peuvent agir ainsi, et si leur action est aussi monolithique qu'elle le paraît de prime abord. Des distinctions s'imposent à l'observateur : existence de couches distinctes dans la population ; permanence, et même aiguisement, d'oppositions au sein du groupe dirigeant. En fonction de cette constatation, on peut penser que l'intérêt des élections est de fournir un langage symbolique déchiffrable aux différents niveaux de la société à l'aide de codes distincts, langage contribuant à la réalisation d'un type de société nationale indispensable à toutes les factions en lutte pour le pouvoir, quelle que soit, dans l'immédiat, leur orientation idéologique. [Revue française de science politique XXV (4), août 1975, pp. 677-716.]Keywords
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