Observations sur la dévalaison d'alevins de truite commune (Salmo trutta L.) dans le Lissuraga
- 1 January 1979
- journal article
- Published by EDP Sciences in Knowledge & Management of Aquatic Ecosystems
- No. 274,p. 1-17
- https://doi.org/10.1051/kmae:1979005
Abstract
Les populations d'alevins de truite commune (Salmo trutta L.) ont été étudiées de 1967 à 1969 dans le ruisseau Lissuraga, affluent de la Nivelle. Un piège visité chaque jour a montré qu'une partie des alevins du ruisseau (environ 1 % à 20 %, selon les années) émigrait vers l'aval, en mars, avril ou mai ; la plupart mesurent alors entre 2 et 3,5 cm ; ce déplacement se situe essentiellement dans la première moitié de la nuit. Aucune influence des températures ni des débits n'est décelable. En 1969, des alevins capturés dans ce piège, et dits « nomades » (N), sont placés en observation dans une section de rigole expérimentale. Dans deux autres sections sont introduits, à la même date, des alevins capturés à l'électricité dans le Lissuraga, dits « résidents » (R). Les densités initiales sont de 3 alevins/mJ dans les 3 sections. Dans les 10 j suivant ce transfert, 28 % des N émigrent vers l'aval, contre 6 % des R, ce qui tend à montrer que la tendance à la dévalaison est un caractère « interne » chez une partie des très jeunes alevins de truites du Lissuraga. Les différences de comportement s'estompent ensuite. En fin d'expérience (140 j après transfert), les « taux d'émigration » (nombre d'alevins sortis de leur section, vers l'amont ou vers l'aval, rapporté au nombre introduit) sont de 58 % chez N et de 41 % chez R. Les densités d'alevins restés dans leurs sections respectives sont alors nettement plus faibles chez N (0,8/m2 ) que chez R (1,35/m2). Les taux de mortalité naturelle (nombre d'alevins disparus, rapporté au nombre introduit) sont nettement plus faibles que les taux d'émigration : 17 % chez N et 8 % chez R. Ces observations tendent à montrer l'importance des déplacements (notamment de dévalaison) d'alevins très jeunes dans la dynamique d'une population de truites. Elles sont discutées et comparées avec celles d'autres auteurs. Populations of brown trout fry (Salmo trutta L.) have been studied from 1967 to 1969 in the Lissuraga brook, a tributary of the Nivelle river. A trap visited every day showed that a fraction of fry in the brook (from 1 % to 20 % according to years) migrated downstream during March, April or May ; range in total length is from 2 to 3.5 cm ; this movement occurs merely during the first part of the night. Temperature or flow do not seem to have any influence. In 1969, fry caught in the trap, and called « nomadic » (N), are placed for observation in a section of an experimental stream. On the same day, fry electrically caught in the Lissuraga are introduced in two other sections and called « resident » (R). Initial density is 3 fry/m2 in the 3 sections. During 10 days after planting, 28 % of N as against 6 % of R migrate downstream. This tends to show that, for a fraction of very young fry in the Lissuraga, downstream movement depends to some extent on internal characteristics. After this first period, behavioural differences vanish. At the end of experiment (140 days after planting) downstream movement rates (number of fry out of section over number of fry planted) are 58 and 41 % for N and R respectively. Final density of fry in each section is then lower for N (0.8/m2) than for R (1.35/m2). Natural mortality rates (number of fry disappeared over number introduced) are much lower than downstream movement rates : 17 % for N and 8 % for R. These observations tend to show the importance of movements (particularly downstream) of very young fry in trout population dynamics. They are discussed and compared with those of other authorsThis publication has 0 references indexed in Scilit: