Abstract
Comparativement à la longue tradition et à l'intensité des recherches touchant à la préhistoire et au paléoenvironnement effectuées en Israël, au Liban et en Syrie, une attention relativement moindre a été portée à la Jordanie à l'Est du Rift. Si l'on met de côté les travaux pionniers — prospections très générales ( 1 ) et fouilles de gisements pour la plupart holocènes (2) —, les recherches systématiques ont pendant longtemps fait défaut. Avec le lancement récent de projets dans diverses régions du pays (tableau 1), la situation semble s'inverser. Cette recherche systématique touchant au Paléolithique de Jordanie n'a pas encore une longue histoire. Une présentation de la préhistoire et des paléoenvironnements de la Transjordanie peut donc sembler prématurée. A l'inverse, on peut aussi avancer qu'une telle synthèse est appropriée pour diverses raisons. Importance de définir la terminologie utilisée pour décrire les ensembles archéologiques récemment découverts et construire les séquences culturelles. En effet, du fait de la jeunesse des travaux, les recherches portant sur le Paléolithique jordanien ont tendance à adopter des étiquettes et des termes déjà bien établis. Or, un usage non critique de cette terminologie peut masquer d'importantes différences régionales lors de l'établissement de séquences et conduire ainsi à une distorsion de la préhistoire levantine, prise dans son ensemble. Etant donné que les étiquettes taxonomiques développées pour d'autres régions du Levant sont normalement associées à des définitions d'unités spécifiques et à des paramètres techno-typologiques (3), il apparaît raisonnable de démontrer, avant d'adopter ces étiquettes, que les assemblages nouvellement découverts s'insèrent bien dans les limites ainsi définies. Bien que cette précaution soit fondamentale pour aider à la construction d'une structure taxonomique régionale solide qui puisse servir de fondement à la préhistoire locale, un rapide sunol de la documentation qui concerne le Paléolithique de Jordanie, montre que ces études comparatives critiques restent l'exception. Aussi, cet essai vise-t-il à l'identification des relations générales qui existaient entre le Paléolithique de la Jordanie et celui des régions avoisinantes. Il doit aussi aider à définir des modèles en prenant en compte les données touchant aussi bien le paléoenvironnement que l'archéologie propres à la Jordanie. Cet effort s'avérera utile s'il conduit à proposer un cadre susceptible d'amendements et de ré-évaluations au fur et à mesure que les données seront plus nombreuses. Ce survol est aussi nécessaire pour permettre d'identifier des ensembles de données complémentaires. Bien qu'à ce stade de la recherche, les lacunes soient encore plus nombreuses que ne le sont les lignes d'évidence, il reste cependant possible de définir, à partir des projets menés dans le pays, un grand nombre d'ensembles de données complémentaires ou parallèles.

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