Abstract
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Saint-Denis de La Réunion tient sa qualification de port à ses activités d’échanges plus qu’à son architecture. Principale place commerciale de la colonie, elle est essentiellement centrée sur le commerce du sucre, première richesse de l’île, mais également sur l’acheminement de la main-d’œuvre nécessaire à la culture de la canne à sucre. Plusieurs années après l’abolition de la traite et au lendemain de la libération des esclaves, Saint-Denis poursuit un trafic lucratif d’humains, orchestré par les Européens. Par le biais de l’engagisme, système de travail sous contrat dit « libre », plus de 30 000 engagés africains captifs, originaires pour la plupart d’Afrique de l’Est, du Mozambique ou de Zanzibar, vont transiter par Saint-Denis. Cette activité, qui ne lui est pas propre mais qui la distingue des ports métropolitains, est la conséquence de son économie de plantation. Ce trafic, en marge de la légalité, ne sera d’ailleurs pas sans impact sur son identité même et plus largement sur l’organisation sociale de la société coloniale réunionnaise.

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