Abstract
Les fonctions politiques des organisations religieuses dans les régimes à pluralisme limité, par Guy Hermet Les organisations religieuses ne peuvent éviter de prendre part au jeu politique, à la fois en tant que vecteurs idéologiques et structures d'encadrement de groupe qui échappent ainsi, peu ou prou, à l'influence des partis. Leur rôle est particulièrement important dans les régimes - qualifiés ici de régimes à pluralisme limité - qui suppriment la liberté des partis sans parvenir, ni même prétendre mobiliser véritablement la population dans des organisations de masses contrôlées par l'Etat. Il en est ainsi en Espagne, particulièrement, mais aussi au Portugal, en Amérique latine, dans certains pays de l'Afrique au Sud du Sahara, voire même en Pologne et en Yougoslavie. Les fonctions de socialisation politique, de sélection de leaders, de programmation socio-politique, remplies dans ces pays par les organisations religieuses sont souvent proches de celles qui pourraient être assumées par des partis auxquels les groupements confessionnels se substituent dans une certaine mesure. Leurs modalités d'exercice varient. On peut s'interroger sur les effets des fonctions ainsi remplies, qui sont plus celles d'une "pseudo-opposition" que d'une opposition véritable au pouvoir en place. [Revue française de science politique XXIII (3), juin 1973, pp. 439-472.]

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