Abstract
1° Quand on étudie avec attention les courants d'action (C. A.) des muscles du squelette publiés par les auteurs, on vérifie—conformément à toutes les données classiques—que certains de ees C. A. sont nettement diphasiques au sens strict du mot. Mais la majorité des tracés publiés prouve cependant que les C. A. sont en réalité tripliasiques, quelquefois même pluripliasiques. La troisième phase est le plus souvent allongée, de durée done beaucoup plus considérable que les deux phases du C. A. 2° Par l'examen des conditions expérimentales dans lesquelles se sont placés les auteurs, on peut admettre que les courants dipliasiques ont été principalement observés dans les muscles mis dans l'impossibilité de presenter une déformation appréciable par suite de l'excitation. 3° Conformément à ce qui précède, on constate expérimentalement que tout muscle qui est mis dans l'impossibilité de se raccourcir après excitation, fournit réellement un C. A. strictement dipliasique. 4° Mais dès que le muscle peut présenter une modification de forme quelconque, il s'ajoute au C. A. un courant que nous avons désigné sous le nom de « le courant de déformation » (C. D.). 5° Pour que ce dernier puisse être observé, il importe que les éleetrodes soient placées sur deux sections musculaires qui ne se déforment pas en même temps ou qui présentent des différents degrés de déformabilité: par exemple une section exclusivement musculaire et une section musculotendineuse. 6° Le courant de déformation est toujours de durée infiniment plus longue que le C. A.; il peut ne consister qu'en une seule longue onde, ou en une suite de plusieurs ondes dont l'amplitude va en décroissant, la première étant toujours la plus grande. Ces ondes supplémentaires ont été désignées sous le nom d'ondes supplémentaires S, S', S”; leur ensemble constitue done le C. D. 7° Le C. D. peut: a) Débuter après la phase II du C. A.; b) Débuter pendant la phase II du C. A. et entrer dans la constitution d'une phase qui sera la combinaison de II avec S (=phaseIIS). c) Débuter vers la fin de la phase I tout en se superposant à II. Ce qui fournit une phase l-IIS. II y a par conséquent interférence entre la partie terminale du C. A. et le C. D. ou tout au moins la première onde S de ce dernier. Cette interférence laissera done forcément intacte la presque totalità de la phase I. du C. A., mais elle pourra altérer complètement l'allure normale de la phase II, ainsi que (dans certains cas) l'allure de la partie terminale (dernier 1/3) de la phase I. 8° Dans toutes nos expériences—conformément aux déductions théoriques résultant des faits mis en relief dans notre premier mémoire,—nous avons constaté que la première onde de déformation S du C. D. est de signe positif, done de signe opposé à celui des deux phases du C. A. proprement dit. II en résulte que, suivant l'intensité des ondes positives S du C. D., la seconde phase de la réaction électrique totale, c'est-à-dire la phase prove- nant de la superposition de S et de II, phase IIS, ainsi du reste que la phase I-IIS, sera: ou bien a) de F. E. plus petite qu'une phase II normale; b) de F. E. très réduite (ce qui produira une réaction monophasique constituée presque uniquement de la phase I du C. A.); c) de F. E. assez considérable, ce qui produira sur les traeés des phases IIS (ou IIS renversées, c'est-à-dire de même sens que les phases I du C. A. proprement dit). 9° L'amplitude et le nombre d'ondes supplémentaires S, c'est-à-dire l'allure générale de tout le C. D., dépend essentiellement des conditions expérimentales dans lesquelles s'exécute la contraction. En général, le C. D. se développe d'autant mieux, tant en ce qui concerne sa F. E. que sa durée, que le muscle se déforme facilement et amplement après l'excitation; la limitation de la déformabilité aboutit inversement aussi à la reduction et à la disparition des C. D. La charge, l'extension préalable, la liberté plus ou moins grande avec laquelle le muscle se déforme, constituent autant de conditions modifiant l'allure des C. D. et par conséquent de l'ensemble de la réaction électrique. Ce sont ellos qui règlent donc les conditions d'interférence des C. A. et des C. D. et qui font qu'on peut observer dans un même muscle tous les intermédiaires entre une réaction strictement diphasique et une réaction irrégulièrement pluripliasique. (Rédaction terminée, mai 1915.)

This publication has 0 references indexed in Scilit: