Abstract
La littérature relative à la participation politique a fourni à l'auteur le cadre théorique de son étude sur le sujet au Canada. Conformément aux suggestions de Dahl et Milbrath, l'auteur asume que les citoyens disposent d'un certain nombre de possibilités qu'ils peuvent consacrer à la participation politique et que le type des activités politiques dans lesquelles ils vont accepter de s'engager sera défini d'après la concordance de leurs possibilités avec les exigences spécifiques de ces activités; exigences qui component diverses « dimensions ». Ces concepts et cadre d'analyse ont été utilisés par l'auteur dans son étude de la participation des Canadiens à la campagne électorale de 1965. On a trouvé que le statut socio-économique, de même que les écarts dans le revenu et l'éducation, constituaient des variables virtuellement universelles pour tous les types d'activité électorate et que, en conséquence, de larges secteurs de la population canadienne ne contribuent pas à la vie du système politique du Canada. De même, on a remarqué que les dimensions (ou caractéristiques) d'une activité électorate déterminent le degré de corrélation qui peut être observé entre cette activité et la classe sociale. Certaines variables politiques sont importantes pour déterminer la participation probable d'un citoyen. Les Canadiens qui s'identifient avec un parti en particulier sont plus actifs que les non-partisans ; les membres des partis NDP et Crédit social le sont davantage que ceux des partis plus anciens. C'est l'attitude d'une personne à l'égard du système politique qui rend le mieux compte de sa participation. Si le sens de l'efficacité a de l'importance, il est paradoxal par contre d'observer que plus une personne est active moins cet objectif est, pour elle, déterminant. C'est le niveau de l'intérêt qu'une personne porte à la politique qui s'est avéré la variable la plus importante quant à la probabilité de la participation. Ce dernier point, de concert avec les autres résultats de cette recherche, suggèrent que la culture politique des canadiens en est une de « spectateur-participant ». Il est à craindre, si les « leaders » politiques ignorent ce fait et n'y ajustent pas leur action, que la vie politique du Canada ne se « dépolitise »; une telle conjoncture, couplée avec les exigences croissantes des classes sociales moins favorisées, pourrait engendrer une situation politique hautement instable.

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