Les offices, les corps, et le crédit d'État : l'utilisation des privilèges sous l'Ancien Régime
- 1 April 1988
- journal article
- Published by Cambridge University Press (CUP) in Annales. Histoire, Sciences Sociales
- Vol. 43 (2) , 379-404
- https://doi.org/10.3406/ahess.1988.283495
Abstract
Bien qu'étant une activité quasi quotidienne sous l'Ancien Régime, emprunter n'était pas ce que les rois de France faisaient le mieux. Le problème chronique et tenace était celui de la confiance du public. Connaissant la longue histoire de banqueroutes, partielles ou totales, de la monarchie, les prêteurs se montraient réticents à avancer de l'argent directement au roi, ce qui se comprend, et ils ne le faisaient que si leur risque était compensé par un rapport élevé. Pour l'État, ces taux d'intérêt onéreux avaient pour conséquence d'alourdir encore le fardeau de la dette, ce qui aggravait les déficits budgétaires et conduisait à de nouveaux emprunts. A partir du milieu du XVIe siècle, au moins, se sont succédé des périodes de soixante à soixante-dix ans durant lesquelles le poids total du service de la dette s'accroissait inexorablement, pour en arriver à absorber jusqu'à 65 à 70 % des revenus royaux, entraînant régulièrement à ce stade une nouvelle grande banqueroute. Rétrospectivement, les problèmes du crédit de l'État apparaissent structurels, circulaires et répétitifs.Keywords
This publication has 3 references indexed in Scilit:
- Rules of Inheritance and Strategies of Mobility in Prerevolutionary FranceThe American Historical Review, 1977
- Bayeux aux XVIIe et XVIIIe sièclesPublished by Walter de Gruyter GmbH ,1970
- Noncapitalist Wealth and the Origins of the French RevolutionThe American Historical Review, 1967