Les vagues de grèves en France, 1890- 1968

Abstract
L'article de Ch. Tilly et E. L. Shorter que nous présentons ici s'insère dans une enquête plus large sur les grèves en France depuis le milieu du XIXe siècle.L'ambition des auteurs qui ont voulu embrasser d'un coup toute l'histoire et... toute la géographie des vagues de grèves françaises, indique déjà l'intérêt et la nouveauté de leur recherche. Certains dénonceront quelques lacunes qui n'auraient jamais échappé au coup d'oeil d'un historien français. D'autres seront choqués par cette méthodologie exotique qui se met à labourer allègrement un terrain où nous aimerions voir fleurir nos idées reçues.En un mot nous souhaitons que cet article provoque dans le bon sens du terme, c'est-à-dire qu'il provoque un débat. Pour ne point laisser le lecteur en repos, nous amorçons nous-même le débat avec les points de vue de deux spécialistes, Michelle Perrot, historienne, qui a récemment soutenu une thèse de Doctorat d'État en Sorbonne sur « Les ouvriers en grève (France 1871-1890) », à paraître prochainement aux Éditions Mouton, et Claude Durand, sociologue, qui a publié déjà plusieurs ouvrages et articles sur les grèves en France.Les ouvriers américains ont pris l'habitude d'exprimer leurs opinions politiques en votant pour les Démocrates, les ouvriers français en participant à des mouvements de grève. Les grèves de 1906 furent la première démonstration de force massive depuis la Commune ; celles de 1919-1920 marquèrent la naissance du Parti Communiste ; celles de 1936, mouvement révolutionnaire d'occupations d'usines, consacrèrent le Front Populaire.

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