Du laboureur aisé au gentilhomme campagnard
- 1 January 1963
- journal article
- research article
- Published by PERSEE Program in Annales de Normandie
- Vol. 13 (4) , 237-268
- https://doi.org/10.3406/annor.1963.4543
Abstract
L'auteur suit tout d'abord l'évolution du paysage rural de Brelteville-l'Orgueilleuse depuis le XVe siècle et constate notamment que la présence en 1482, au milieu d'un openfield laniéré, de grandes parcelles encloses appartenant aux Perrote est à l'origine du bocage à grandes mailles qui occupe une grande part du terroir en 1666 et dont les unités sont alors aux mains de cette même famille. L'origine du phénomène observé peut être saisie grâce à la source précieuse que constitue le Cartulaire de la famille de Cairon. Dès avant 1480, ces laboureurs aisés ont donné à leur fortune une solide assise financière et ils se trouvent bénéficier de la conjoncture économique. En effet, la lente baisse des prix agricoles, aggravée en Normandie par les conséquences de la Guerre de Cent Ans, pousse tous ceux elont les revenus baissent — nobles ou paysans — à recourir à l'emprunt, à la vente. Possesseurs de capitaux, les Perrote procèdent à des retraits lignagers, à des échanges, à des achats de terres, mais surtout à des achats de rentes en nature ou en argent. Les vendeurs sont eles nobles ruinés, des bourgeois qui font le commerce ele la rente, mais surtout des paysans. Les Perrote font donc figure ele banquiers agricoles qui, à mesure que s'aggrave la crise, plantent les jalons de leur future fortune foncière que consacrera l'accession à la noblesse.Boudin M. Du laboureur aisé au gentilhomme campagnard [Les Perrote de Cairon, de Bretteville-l'Orgueilleuse (1380-1480)]. In: Annales de Normandie, 13ᵉ année, n°4, 1963. pp. 237-268Keywords
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