Abstract
This paper analyses the emergence of the concept of "village" as a new paradigm for popular representation through a study of the interplay of space, ethnic identity, and electoral politics in a context of competition for decreasing state resources. Cameroonian politicians are exploiting cultural differences by engaging in political discourses that couch cross-ethnic economic inequalities and social injustice in regional terms. Posing as representatives of their villages they redesign rural boundaries, act as culture brokers, and use rural constituencies to boost their careers. This dual process of ethnicization and ruralization of politics has developed close connections between urban and rural elite, with the latter gaining substantial political significance. While politicians are using culture as a divisive force, some artists are providing a space for mutual ethnic acceptance through popular culture. « Au village ! » : la production du local dans la politique camerounaise. -- Cet article analyse le concept de « village » en tant que nouveau paradigme de la représentation populaire, à travers l'étude de l'interaction entre l'identité ethnique et la politique électorale envisagées dans un contexte de compétition accrue autour d'une rente étatique déclinante. Les politiciens camerounais exploitent les différences culturelles en forgeant un discours politique qui transcrit les inégalités économiques transethniques et l'injustice sociale en termes régionalistes. Se posant comme des représentants de leurs propres villages, ils redessinent les frontières rurales, se comportent comme des intermédiaires culturels et utilisent les circonscriptions rurales pour doper leur carrière politique. Ce double processus d'ethnicisation et de ruralisation de la vie politique a entraîné le développement de liens étroits entre l'élite urbaine et rurale, cette dernière y gagnant une visibilité politique accrue. Par ailleurs, alors que les politiciens utilisent la culture comme une force de division, certains artistes, par le biais de la culture populaire, parviennent à définir un espace de communication transethnique.

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