Abstract
Les écrits de Pierre Clastres ont contribué à diffuser l'idée qu'à l'exception de l'empire inca l'organisation politique des peuples aborigènes sud-américains était principalement caractérisée par l'institution de la chefferie sans pouvoir. Or le panorama des formes politiques sud-amérindiennes est en réalité beaucoup plus complexe : de nombreuses chefferies hiérarchisées en castes se sont autrefois développées dans les régions forestières et, inversement, beaucoup d'ethnies contemporaines sont complètement dépourvues de chefs, même formels. En outre, si certaines tribus sud-américaines ont privé leurs chefs de moyens effectifs de coercition, elles ont en revanche confié des pouvoirs exorbitants à leurs chamanes. Une réflexion sur le pouvoir dans ce type de société ne saurait donc faire l'économie du rôle qu'y jouent les spécialistes du monde surnaturel.

This publication has 0 references indexed in Scilit: