Abstract
La politique et les classes sociales au Canada: le cas de Waterloo South L'article tente d'expliquer pourquoi le facteur classe sociale tend à marquer le comportement électoral des Canadiens. Il s'appuie sur les résultats d'une enquête menée dans la circonscription électorate de Waterloo South (sud de l'Ontario) à la suite d'une élection partielle qui y jut tenue à l'automne 1964. La victoire inattendue du Nouveau parti démocratique et son maintien en selle depuis inclinent à penser que d'importants facteurs sociologiques sont à l'origine de ce changement d'allégeance. L'appartenance religieuse, l'origine ethnique et la classe sociale furent retenues comme paramètres dans cette étude basée sur la méthode de James Coleman, dite des « effect parameters ». L'auteur montre que le facteur classe sociale a surtout influencé le vote, bien que l'appartenance religieuse et l'origine ethnique soient encore déterminants chez les électeurs d'obédience conservatrice et libérale. Il semblerait, dans la circonscription étudiée, qu'un tel alignement soit de nature à favoriser le NPD, les classes moyennes ayant tendance à réserver leur sympathie en faveur des autres partis et sur la base des deux autres types de facteurs. Inversement, une meilleure compréhension, chez les libéraux et conservateurs, de I'importance accrue de ce facteur et l'adoption conjointe de stratégies conséquentes pourraient miner l'emprise du NPD sur la circonscription. Bref, à mesure que l'industrialisation et l'urbanisation progressent au Canada, le facteur classe sociale tendrait à y prendre plus de place dans l'arène politique. En conclusion, l'auteur épouse l'hypothèse de Gad Horowitz, d'après laquelle une politique axée sur les problèmes socio-économiques aurait plus de chances d'unir le pays que la pratique actuelle consistant à regrouper les électeurs d'après la religion, l'ethnie, ou la région.

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