Abstract
Les musulmans, qui représentent environ 6 % de la popu lation totale du Sri Lanka, constituent un des groupes sociaux minoritaires significatifs du Sri Lanka contemporain. Il est évident que ce n'est pas par leur seul nombre qu'ils ont pu réussir à occuper une place éminente au sein de la société. Il y a à cela d'autres raisons. La plus importante parmi celles ci, est la position dominante qu'ils ont traditionnellement oc cupée dans le monde du commerce et des affaires; le com merçant musulman a toujours été une figure omniprésente dans le pays. On peut considérer comme étant d'une im portance égale le rôle qu'ils ont joué dans le développement politique du Sri Lanka indépendant; leur dispersion et en même temps leur concentration dans certaines localités leur ont fourni l'occasion d' acquérir une place importantedéci sive en faitau sein des controverses électorales des partis politiques nationaux (Kearney 1973 : 179 ; Wilson 1974 : 55- 57) . Mais malgré leur caractère « bien en vue », l'on dispose de très peu d'informations ethnographiques ou sociologiques à leur sujeten fait, les musulmans ont été pratiquement ignorés par les savants qui ont travaillé sur le Sri Lanka. Le présent article représente une modeste tentative de combler la lacune qui existe dans la connaissance de ce groupe social. L'auteur procède en cernant de plus près une question cruciale dont l'étude s'impose si l'on veut accéder à une connaissance adéquate du rôle joué par les musulmans dans le Sri Lanka actuel : la question est de savoir quand et de quelle façon, dans la société pluraliste du Sri Lanka, s'est effectué le dé veloppement et l'appiration des musulmans en tant que groupe distinct, doté de la conscience de son identité propre. La thèse proposée dans cet article, est que le mouvement de « re naissance » qui a eu lieu parmi les musulmans au tournant du siècle représente la force décisive qui a façonné leur identité propre.

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