Abstract
Lorsqu’à la fin des années soixante-dix, des infirmières commencèrent à être recrutées en Inde pour les hôpitaux des pays du Golfe, ce fut une opportunité inattendue pour les plus aventureuses d’entre elles de s’assurer de bien meilleurs revenus que dans leur propre pays. Une génération plus tard, des dizaines de milliers de jeunes filles, principalement des chrétiennes du Kérala, choisissent expressément ce métier afin d’émigrer dès l’obtention de leur diplôme. Ce diplôme est ainsi devenu un véritable passeport pour l’émigration, pour les infirmières elles-mêmes et, par contrecoup, pour leur proches. Pour les plus âgées des infirmières, la migration dans le Golfe permet de s’assurer un avenir plus prospère une fois revenues au pays ; pour les plus jeunes, cette migration est vue comme une étape avant une migration vers l’Occident. Dans tous les cas, les familles encouragent filles ou épouses à partir pour le Golfe en raison des bénéfices immédiats qu’elles en retirent mais aussi parce que cela s’inscrit dans leurs stratégies d’ascension sociale.

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