Abstract
Durant la période coloniale, le Mouvement de la Tour de Garde s'est adapté de façon remarquable à une grande va riété de contextes sociaux en Afrique centrale. Tout essai d'évaluation sociologique de cette période de l'histoire du continent africain doit nécessairement en tenir compte. La tendance actuelle qui consiste à analyser la participation au Mouvement comme typique de l'imergence d'une religio sité de prolétaires apparait comme contestable à l'Auteur. Cette approche se borne trop exclusivement à prendre en con sidération les revendications de travailleurs migrants sur le continent noir à un stade bien précis de leur prise de conscience sociale et psychologique. Les succès du Mouvement de la Tour de Garde doivent au contraire être expliqués comme ceux d'un culte lié au déracinement de la sorcellerie, aux rébellions millénaristes dans un contexte tribal ou même dans des con textes plus « orthodoxes » proches de la forme « église ». La formation des Etats nationaux en Afrique centrale et les changements politiques qui s'y sont opérés durant la période coloniale doivent aussi être pris en considération. L'Auteur conclut son article en défendant l'idée que les concepts issus de la perspective théorique « pluralisme/masse » se révèlent plus féconds que ceux issus des théories concernant la for mation des classes sociales si l'on veut évaluer la signification historique du Mouvement de la Tour de Garde en Afrique centrale.

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