Cueillette ou horticulture Mésolithique : la Balma de l’Abeurador

Abstract
La Balma de l’Abeurador recèle une importante stratigraphie comportant une séquence de l’Epipaléolithique-Mésolithique tronquée et ravinée, à laquelle succède une autre séquence qui débute à la fin du Néolithique ancien et se termine au Néolithique final. Les industries lithiques des couches du Préboréal et des débuts du Boréal sont très fortement dominées par le groupe des armatures. Une évolution peut être perçue au sein de cet ensemble, les pièces à dos : lamelles à dos et pointes étant progressivement remplacées par des armatures géométriques de plus en plus petites. La rareté des produits de débitage et des outils du fonds commun suggère une spécialisation des activités. L’économie de ces groupes mésolithiques comportait les activités traditionnelles de chasse au gros gibier (bouquetins, cervidés, sangliers) et de capture de petits animaux (oiseaux, lapins, poissons). Les activités de subsistance qui semblent avoir joué le plus grand rôle étaient cependant la récolte de graines et fruits. Les abondants vestiges carbonisés étudiés par J. Erroux révèlent la présence d’espèces variées parmi lesquelles se rencontrent plusieurs cultigènes : lentilles, pois, pois chiches, gesses chiches, ers.L’origine phylogénétique de ces espèces est située au Proche-Orient ce qui pose le problème de leur éventuelle diffusion dès le 8e millénaire avant notre ère à travers la Méditerranée. Quoiqu’il en soit l’abondance des graines suggère des pratiques horticoles et de stockage qui sont le prélude de l’agriculture véritable.

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