Abstract
L'Albanie est un cas d'école fascinant pour qui souhaite examiner les relations entre population, migration, pauvreté et développement au cours de la période de transformation post-communiste. Auparavant privés de la liberté d'émigrer, les Albanais se sont enfuis de leur État isolé au début des années 1990 en un élan qui causa la perte de près de 20% de la population nationale à la fin de la décennie. La majeure partie des émigrants ont pris le chemin de la Grèce et de l'Italie. Les Albanais ont également fait preuve d'une grande mobilité à l'intérieur de leur pays, avec des courants migratoires essentiellement dirigés vers Tirana et ses alentours. Bien que les mouvements migratoires internes et externes aient tous deux des précédents historiques, l'article se focalise sur les relations entre processus migratoires d'un côté, structures démographiques, pauvreté et développement de l'autre. L'émigration a mis un terme à la rapide croissance de la population albanaise. Sans dénier l'austérité de la vie sous le régime communiste, de nouvelles formes de pauvreté et d' inégalité issues de la ruée vers le système économique néo-libéral ont joué un rôle important en forçant de nombreux Albanais pauvres à émigrer pour survivre. Les retours migratoires n'en sont qu'à leurs débuts, et le développement durable du pays requiert un investissement stratégique dans les infrastructures et les secteurs industriels clés aussi bien que dans la mise en valeur du potentiel touristique.

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