The Liberal Party in Contemporary Ontario Politics

Abstract
La faiblesse du Parti libéral ontarien, aux élections provinciales, est plus évidente quand on la compare au succès que connaît le Parti libéral du Canada dans cette province, lors des élections fédérales. Les Conservateurs dirigent l'Ontario depuis 1943 tandis que, depuis lors, les Libéraux l'ont presque toujours emporté aux élections fédérales. On a accoutumé d'expliquer ce phénomène par le désir supposé aux électeurs ontariens d'opposer un contrepoids au pouvoir fédéral en installant un parti adverse à Queen's Park (siège de l'Assemblée législative ontarienne).Une agrégation différente des données disponibles permet aux auteurs de montrer que l'abstention des Libéraux fédéraux aux élections provinciales explique en bonne partie la faiblesse du parti provincial et qu'une relation existe entre le changement d'allégence des voteurs, selon qu'il s'agit d'une élection fédérale ou d'une élection provinciale, et le statut social des voteurs libéraux lors d'une élection fédérale. L'analyse d'un sondage fait en 1968 indique, chez les sympathisants de toutes les formations politiques fédérales, une tendance à s'abstenir de participer aux élections provinciales; toutefois, cette tendance s'avère plus néfaste aux Libéraux par suite du support accordé au Parti conservateur provincial par un grand nombre de leurs sympathisants sur la scène fédérale, et qui appartiennent aux classes moyennes. En outre, le comportement électoral des personnes interrogées n'était pas en accord avec leur disposition à la prise du pouvoir par un même parti à Ottawa et à Toronto.Par conséquent les auteurs rejettent la « théorie du contrepoids » pour expliquer la place que détient le Parti libéral sur la scène politique ontarienne. Ils en expliquent plutôt la faiblesse par son inaptitude à traduire les besoins du corps électoral ontarien dans la société industrielle et par le fait que le succès du Parti libéral du Canada prive le parti provincial du personnel politique qui lui permettrait de faire sa trouée sur la scène provinciale.

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