Déplacements d'une paroi de Bloch à 180° dans un monocristal de fer-silicium

Abstract
Ce travail est consacré à l'étude, à différentes échelles, des déplacements d'une seule paroi de Bloch à 180°. Lorsque ses déplacements sont au moins de l'ordre de son épaisseur, on met en évidence un comportement en bloc de la paroi qui s'interprète bien, soit par un modèle de fonction potentiel conservative V(x) (modèle de Néel), soit par un modèle équivalent de grains de Preisach. On observe des cycles élémentaires reproductibles qui peuvent être attribués à des grains de Preisach individualisés. L'expérience montre que les distances entre positions d'équilibre de la paroi sont de l'ordre de son épaisseur. La croissance de la taille des sauts de Barkhausen en fonction du champ permet de justifier le terme quadratique des lois de Rayleigh. La reconstitution de la fonction aléatoire V(x) met en évidence une mémoire statistique qui s'étend sur une distance de plusieurs épaisseurs de paroi. A plus petite échelle apparaissent d'autres événements que l'on attribue aux déformations localisées de la paroi. Un modèle d'énergie potentielle conservative n'est alors plus valable. Ces petits sauts non reproductibles donnent lieu à une autre loi de Rayleigh. Ils sont statistiquement indépendants et leur probabilité d'apparition en fonction de leur volume est de la forme exp(— v/v0). L'étude des phénomènes en fonction des paramètres de vitesse de la paroi (x) et température (T) montre la possibilité de transitions entre les divers régimes de déplacements pour deux vitesses critiques x 1 et x2, dont les variations en fonction de T sont proportionnelles à exp(— α/T) et suggèrent un mécanisme activé thermiquement