Abstract
On demande à quatre échantillons de Canadiens français et anglais d'évaluer les traits de personnalité de 12 personnes qui parlent avec un accent marqué, certains avec un accent français (Parisien, Québécois ou Acadien), d'autres avec un accent anglais (Américain, Oxfordien ou Canadien). L'analyse des jugements ne confirme qu'en partie les études qui ont porté sur les préjugés des Canadiens français et anglais. On trouve que, conformément aux hypothèses, L'accent du Québec chez un homme entraîne des jugements moins favorables, quant aux traits de personnalité, que tous les autres accents étudiés ici; cette dévalorisation du Québécois mâle se retrouve dans tous les échantillons utilisés dans cette étude y compris dans L'échantillon québécois lui‐méme; mais, alors qu'on s'attendait à ce qu'une femme à L'accent québécois soit, comme son homologue masculin, L'objet d'une dévalorisation, on trouve qu'elle n'est surpassée dans les jugements que par la femme à L'accent d'Oxford. Ainsi les données font apparaître une interaction significative entre L'accent et le sexe qui peut refléter le statut différent, dans le systéme canadien, du Québécois français selon qu'il est homme ou femme: ce statut place L'homme québécois plus bas dans L'échelle que la femme québécoise. Les résultats sont interprétés à la lumière des conclusions d'études précédentes sur les réactions valorisantes au langage parlé et de leur utilisation comme technique indirecte d'étude des préjugés.

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