Abstract
La position hégémonique de Paris dans le système de production culturelle constitue l'une des incarnations les plus fortes de la centralisation française. Comme pour Londres ou Vienne, cette hégémonie est historiquement enracinée dans la superposition des trois dimensions de domination, politico-administrative, économique et intellectuelle. Les travaux historiques qui ont été consacrés au rayonnement culturel de ces métropoles permettent de dessiner ce qui semble bien être, par-delà les particularités des expériences historiques nationales, une loi d'airain : la concentration des artistes et des intellectuels et celle des publics les plus immédiatement réceptifs à la production et à l'innovation artistiques attestent, par leur durable et féconde liaison, que la corrélation entre l'activité de création culturelle et la taille de la population résidente d'une ville n'est pas simplement linéaire.