Abstract
Résumé. Au début des années quatre-vingt, l'arrivée brutale d'une maladie virale est venue ébranler la médecine et la science qui ne disposaient pas de connaissances suffisantes pour offrir une thérapeutique curative. Les caractéristiques de cette maladie ont alors engendré un contexte social très particulier. En effet, le sida, maladie stigmatisée associée au retour de l'épidémie et à la peur de la contagion, ne se vit pas individuellement mais s'inscrit dans une expérience collective. Cet article a pour objectif de rendre compte de la vie quotidienne des personnes séropositives au VIH et asymptomatiques ainsi que des problèmes auxquels elles ont à faire face, à partir de la sociologie de la maladie chronique. Cette approche permet de questionner et d'approfondir différents aspects tels que l'importance du maintien du secret dans la gestion d'une maladie stigmatisée, la réorganisation d'une vie quotidienne marquée par l'incertitude et les rapports entre biographie individuelle et histoire collective.