Observations préliminaires sur la répartition du pergélisol dans le bassin de la grande rivière de la Baleine, Nouveau-Québec

Abstract
Quelques forages profonds effectués par l’Hydro-Québec dans la région du bassin de la grande rivière de la Baleine ont permis de découvrir une zone de pergélisol discontinu. Près de la côte est de la mer d’Hudson, les sommets dénudés, culminant à 200 m d’altitude en moyenne, sont très exposés aux fluctuations extrêmes des températures saisonnières; dans un des trous, un noyau gelé apparaît jusqu'à une profondeur de 139 m. La mesure directe des couches de glace dans les trous de forage montre l’existence de deux couches gelées, nettement séparées l’une de l’autre par une couche non gelée. La couche près de la surface est due au gel saisonnier, tandis que la couche profonde représente vraisemblablement un pergélisol relique. Cependant, à un dizaine de kilomètres plus au nord, un forage profond effectué dans un massif présentant des conditions semblables n’a révélé la présence d’aucune zone gelée. Près du rivage, à basse altitude, le pergélisol semble être absent. À l’intérieur des terres, dans deux sites éloignés de 150 et 200 km de la côte, il n’y a pas de pergélisol bien que leur altitude soit supérieure (300 et 400 m); cette absence est attribuée à l’épaisseur du couvert nival. Les conditions moins brumeuses durant les mois d’été, pour la zone éloignée de la côte, contribuent elles aussi à maintenir un régime thermique plus positif à l’intérieur du bassin.